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La réindustrialisation, levier pour construire une croissance durable

Publié le 19 Septembre 2023

Plus de 300 dirigeants, élus, institutionnels et partenaires du développement économique étaient présents ce lundi 18 septembre pour la Rentrée économique de la CCI Essonne.

Dans son discours d’introduction, Patrick Rakotoson, président de la CCI Essonne, a rappelé le rôle de « référent de proximité joué par les CCI auprès des entreprises pour accéder au dispositif France 2030. » 


Il est également revenu sur la nouvelle menace qui plane sur les entreprises avec la réduction des financements des contrats d’apprentissage : « Alors que l’apprentissage était promu par l’Etat, alors que c’est un dispositif qui marche, que les entreprises s’en étaient emparées, c’est une voie vers l’emploi qui est mise à mal. Je ne peux que regretter cette décision budgétaire complètement décorrélée des pénuries de main d’œuvre qu’on ne cesse de signaler, dans l’industrie notamment. »

Bruno Bonnell, Secrétaire général pour l’investissement, a fait le point sur le plan France 2030 : « Au bout de 18 mois, nous en sommes déjà à 20 milliards d’euros engagés sur 2500 projets. Pour ce qui concerne l’Essonne, ce sont 500 millions d’euros qui ont déjà été injectés au travers de France 2030. A l’horizon 2030, le programme de réindustrialisation devrait générer 600 000 emplois supplémentaires dans des domaines divers : le quantique, le spatial, les énergies renouvelables etc. L’objectif : construire une croissance durable. »

Dressant un état des lieux de la conjoncture, Dominique Seux, journaliste économique et éditorialiste, a rappelé que « la période actuelle est une période d’opportunités formidable avec à la fois une révolution industrielle et la transition écologique nécessaire. Bien que nous n’ayons pas encore trouvé les solutions à nos problèmes de productivité et de recrutement, je ne suis pas inquiet sur la croissance à venir. »

Pour Dominique Seux, il y a des signaux positifs : « les prix de l’alimentaire sont en train de se calmer et le gouvernement a réussi à trouver de nouvelles sources d’approvisionnement énergétique en l’espace d’un an (Algérie, Etats-Unis…) c’est inédit. Est-ce que les réponses du gouvernement sont à la hauteur ? Dès que l’Etat investit, c’est une bonne idée ! L’Etat doit jouer son rôle de phare du long terme. »

Fil rouge de la rentrée économique, la réindustrialisation et ses enjeux a fait l’objet d’une table-ronde. Evoquant notamment l’impact du programme France 2030, Anaïs Voy-Gillis chercheuse et spécialiste du sujet, a précisé : « Avec 93 000 emplois créés, on observe un léger rebond du poids de l’industrie dans le PIB. En revanche, la dynamique reste fragile et la réindustrialisation est loin d’être gagnée. Elle doit s’inscrire dans une volonté collective et un projet de société. Dans ce domaine, l’Etat ne peut pas garantir tous les risques, il est nécessaire d’avoir des acteurs / investisseurs privés. »

La réindustrialisation rencontre plusieurs freins selon Anaïs Voy-Gillis avec « le manque de foncier disponible au sein des territoires, la forte concurrence internationale et intra-européenne pour attirer des investisseurs ou encore la question de l’acceptabilité par les citoyens ! » Pour remédier à cela, il est essentiel de « cibler quelques filières et investir dessus car la France et l’Europe sont à la traîne par rapport à d’autres pays. En parallèle, il faut démystifier l’industrie et casser cette image d’une industrie qui pollue. De gros progrès ont été faits. Il faut montrer ce que c’est que l’industrie aujourd’hui, apprendre comment les choses sont faites. L’industrie peut être ce ciment qui permettra de construire la société de demain. »