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[En Essonne Réussir] Opus Aerospace : Une vision durable du Newspace

Publié le 26 Mai 2023
Lauréate en 2022 de France 2030, et sélectionnée dans le classement SPRING 50 pour Paris Saclay SPRING, OPUS Aerospace, qui a déjà levée 1, 4 millions d’euros ambitionne de passer à la vitesse supérieure en levant cette année 10 millions d’euros. Cette start-up du Newspace, créée en 2019, conçoit, fabrique et opère des engins et lanceurs spatiaux pour accélérer l'exploration spatiale, avec une vision durable.

 

Nous utilisons quotidiennement entre 40 à 50 satellites par jour pour simplement passer des appels téléphoniques ou encore accéder à internet. Et la demande devrait croître à l’avenir notamment avec l’arrivée des voitures et objets connectés. De plus, avec la miniaturisation de l’électronique, la taille des satellites tend à se réduire considérablement. Ce sont entre autres ces constats qui ont conduit Safouane Benamer et Timothée Gerlinger à fonder leur start-up OPUS Aerospace en 2019 à la fin de leurs études à l’IPSA, l’Ecole d’Ingénieurs Aéronautique et Spatiale.

Pour répondre à ces besoins croissants, ils imaginent de mettre sur le marché des lanceurs spatiaux de petites tailles pouvant contenir des satellites de moins de 500 kg. « Nous souhaitons proposer à nos futurs clients un accès à l’espace sur mesure et durable », explique Safouane Benamer. En effet, la start-up souhaite se démarquer de ses concurrents en cherchant à limiter au maximum son impact environnemental, notamment en construisant une fusée complètement réutilisable après son lancement et avec un moteur à faible empreinte carbone. Il vise comme objectif 2026 pour un 1er lancement de la fusée « Sterne ». 

 

Une fusée « test »

D’ici là, le jeune fondateur de 26 ans, qui a repris seul la start-up en 2022, construit méthodiquement son entreprise comme une fusée, étage par étage !

Le premier s’appelle « Mésange », une fusée dite de démonstration de 4 mètres de haut et 16 cm de diamètre qui sera lancée à la fin de l’année 2023 probablement depuis Kourou en Guyane. Toutes les innovations imaginées par les équipes de la start-up depuis 3 ans seront testées à cette occasion : moteur à propulsion liquide, électronique, récupération… « Avec cet essai, nous souhaitons montrer nos capacités techniques et opérationnelles pour passer à plus grande échelle », indique-t-il.

Il sait que ce premier étage est crucial pour la suite : « La fiabilité est l’élément le plus important pour accéder au marché spatial », poursuit le CEO d’OPUS Aerospace.

Un contrat avec le CNES

Des premiers contrats ont été signés : un premier de R & D avec le CNES, l’agence spatiale française portant sur la fabrication d’un bouclier thermique présent sur la fusée et un autre avec la start-up « Toucan Space », qui vise à envoyer des objets dans l’espace et à les récupérer avec un certificat de vol spatial !

A l’avenir, ses clients pourraient être des agences spatiales, des laboratoires de recherches, la direction générale de l’armement, des grands groupes et des start-ups. En effet, les petits satellites permettraient par exemple d’étudier avec précision la déforestation ou encore observer les conflits sur le terrain.

La start-up a également noué des relations privilégiées avec des PME spécialisées dans leur domaine : Micronique, basée à Corbeil-Essonnes, qui produit les cartes électroniques du lanceur d’OPUS Aerospace et Erpro Group, PME française spécialisée en impression 3,  qui fabrique ses moteurs-fusées.

 

 

 

Une start-up attachée à l’écosystème essonnien

Installée depuis 2022 dans le bâtiment Modul’Air de 2 000 m² construit en conteneurs maritimes par Cœur d’Essonne Agglomération sur La Base 217 à Brétigny sur Orge, la start-up envisage de déménager en fin d’année sur un terrain de plus 1 000 m2 pour y installer une usine. « Nous souhaitons nous implanter durablement en Essonne », explique Safouane Benamer. Nos partenaires clés s’y trouvent et le département dispose d’un vivier important de recrutement avec des écoles de renom ».

OPUS Aerospace emploie 20 salariés aujourd’hui contre 6 l’an dernier. Ils seront 30 d’ici fin 2023 puis 75 fin 2025.

Leur point commun : une passion pour l’aventure Newspace. L’Espace qui était traditionnellement le pré carré des grands acteurs comme les agences spatiales et les groupes de l'industrie aéronautique voit arriver sur le marché des start-up conquérantes.  

Pour Yoann Maire, jeune ingénieur et aujourd’hui responsable avionique chez OPUS Aerospace, c’est cette nouvelle vision de l’Espace et la possibilité de suivre un projet de A à Z, contrairement aux grands groupes, qui l’a enthousiasmée : « Ce qui me plaît également c’est d’apporter de la flexibilité à ce secteur en étant d’une extrême exigence dans notre travail », précise-t-il. Le fondateur de la start-up voit également dans l'exploration spatiale un moyen de participer à une cause, celle d'apporter des réponses aux origines de la vie. Mais c’est aussi, pour lui, une grande aventure humaine : « Chaque salarié va apporter sa contribution à un projet commun. C’est ce qui me passionne dans ma mission de CEO ». 

Auteur : Eléonore Courtin