Imprimer

[En Essonne Réussir] Le Val d'Essonne veut plus d'emplois locaux pour ses actifs

Publié le 20 Octobre 2023
La Communauté de communes du Val d’Essonne veut stabiliser la progression de sa population tout en œuvrant pour développer l’emploi local encore très déficitaire.

Et au milieu coule une rivière ! L’Essonne, affluent d’une centaine de kilomètres de la Seine, ne se contente pas de prêter son nom à la Communauté de communes du Val d’Essonne (CCVE), elle lui donne son identité caractérisée par un cadre de vie agréable. Des portes du Gâtinais aux confins de la zone dense du département, l’Essonne étire son cours, irriguant la plupart des 21 communes de l’intercommunalité et semant au passage de charmants petits étangs aux berges ombragées. Les localités les plus importantes du territoire se sont accrochées à flanc de vallée et sur les hauteurs. Peu sensible jusqu’aux années 80, la pression urbaine s’est depuis accentuée, surtout dans la partie septentrionale, proche des pôles d’Évry-Courcouronnes et de Corbeil-Essonnes et notamment dans les communes d’Ormoy, Mennecy ou encore Ballancourt. Entre 1982 et 2018, la population de la CCVE a augmenté de près de 60 % pour atteindre 60 679 habitants.

LE RYTHME DE CONSTRUCTION

La construction a globalement suivi même si des communes plutôt rurales sont demeurées en dehors du mouvement. Entre 2008 et 2019, 361 logements ont été commencés chaque année avec une accélération nette depuis 2015 et des pointes en 2017 (696) et 2019 (792). Si elle se contentait de se laisser glisser au fil de l’eau, la CCVE risquerait de se retrouver submergée par l’afflux de population. Au contraire, elle vise un objectif modéré et ambitionne de conserver l’attractivité du territoire tout en préservant ce qui fait son charme. Cette vision est exprimée au travers d’un Plan d’aménagement stratégique (PAS) à l’horizon 2045, adopté après concertation avec les habitants. Le PAS prévoit une croissance démographique annuelle proche de celle observée ces dernières années soit, selon les scénarios, entre 405 et 630 habitants supplémentaires par an d’ici 2042. Le rythme de construction ralentira pour se situer entre 275 et 340 unités en optimisant l’utilisation des espaces déjà urbanisés.

TIRER PARTI DES BASSINS ÉCONOMIQUES

Les élus de la CCVE ne souhaitent pas que le Val d’Essonne devienne un territoire dortoir et que le volet économique soit relégué au second plan. Ils portent une ambition forte pour favoriser l’emploi des actifs résidents. Malgré une progression régulière du nombre de créations d’entreprises (813 créations en 2022 soit 7 % de plus qu’en 2021), l’intercommunalité pâtit d’un déficit d’emplois locaux. En 2018, et selon l’Insee, le territoire offrait 12 902 emplois pour 28 512 actifs en emploi résidant dans la zone. Selon la CCVE, le territoire ne retiendrait que 24 % de ses actifs. Les autres migrent, provoquant un flux domicile-travail préjudiciable : un quart vers le pôle voisin de Grand Paris Sud, un autre quart vers la Métropole du Grand Paris. Le PAS prévoit de 2 500 à 3 000 emplois supplémentaires à l’horizon 2040. Cet objectif semble raisonnable si l’intercommunalité parvient à tirer parti de ses atouts. Ses principaux bassins d’activités se situent aujourd’hui au nord comme le Parc de Tréville (Vert-le-Grand), quartier général du Groupement des Mousquetaires (1 500 à 2 000 salariés), ou encore les deux Zones d’activités économiques (ZAE) Montvrain 1 et 2 (Mennecy). Dans le secteur du Bouchet (Vert-le-Petit et Itteville) se trouve également un important bassin d’emplois, ceux-là plutôt technologiques et offerts par des groupes industriels comme Isochem (laboratoire pharmaceutique) ou Safran Composites. Un dernier bassin économique retient tout particulièrement l’attention de la CCVE, c’est celui de l’écosite de Vert-le-Grand constitué autour des installations de traitement des déchets de la Semardel (524 collaborateurs fin 2021, ndlr). Les élus de la CCVE veulent structurer et développer cette filière de traitement et de valorisation des déchets. Ils soutiennent les projets d’expansion de l’écosite qui pourraient nécessiter de disposer de 25 à 50 ha de foncier supplémentaire. Les services de la CCVE travaillent à faciliter les recrutements des entreprises du pôle et à améliorer l’accès des salariés à ce dernier grâce à des dessertes en transports en commun adaptées. Un Plan de déplacement interentreprises (PDI) est en cours de réalisation.

DES TERRITOIRES D’OPPORTUNITÉ À REQUALIFIER

L’avenir du plateau de l’Ardenay à Cerny suscite également un grand intérêt. Sur cette colline est implanté, depuis les années 30, un petit aérodrome. Le lieu est surtout connu pour accueillir le musée volant Salis et être le théâtre du « Temps des hélices », un show aérien annuel d’avions d’époque qui a fêté cette année sa 50e édition. Quelques entreprises - dont celle du défunt cascadeur Rémy Julienne - sont voisines de l’aérodrome et un développement des activités peut encore y être envisagé sachant que du foncier est potentiellement disponible. Une étude recherchant des solutions pour faire vivre le site toute l’année est en cours. Un prospect important se serait, d’ailleurs, manifesté avec un projet de construction d’un parc de loisirs respectueux de l’environnement et de la biodiversité des lieux. Loi ZAN (Zéro artificialisation nette) oblige, la CCVE est, comme toutes les intercommunalités, contrainte à la frugalité en matière de foncier économique et donc à valoriser au maximum ce qu’aujourd’hui elle possède pour pouvoir accueillir de nouvelles entreprises. La CCVE compte 24 zones d’activités dont cinq, seulement, offrent plus de 15 ha et hébergent plus de 500 emplois. L’objectif est de requalifier ces espaces afin de les densifier et d’améliorer leur insertion dans l’environnement. Ces opérations prendront du temps et encore beaucoup d’eau coulera sous les ponts de l’Essonne avant leur achèvement.

Un article de E.Vilmos

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

UNE TERRE D’AGRICULTURE

Le territoire de la CCVE est également une terre d’agriculture. La culture des céréales y est dominante. Elle occupe 64 % des surfaces cultivées. Le blé représente à lui seul 39 % de ces surfaces. L’histoire nous dit combien cette dernière céréale a compté dans la vie économique de la vallée de l’Essonne. En attestent les moulins bordant encore la rivière. De cette spécialité de minoterie subsiste les Moulins Fouché (La Ferté-Alais), établis en 1860 et qui produisent une farine de haute qualité avec des blés locaux. La CCVE est consciente de l’intérêt de maintenir l’activité agricole. Elle s’inquiète de l’érosion du nombre d’exploitations et du vieillissement des exploitants dont les deux tiers ont plus de 50 ans. Aussi elle accompagne ces derniers dans l’organisation de leur transmission. Elle a, par ailleurs, lancé une démarche de Plan alimentaire territorial dont l’objet est de favoriser l’accès de tous à une alimentation locale et de qualité tout en renforçant le dynamisme et la durabilité des filières agricoles.

 

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

LES VITRINES S’OUVRENT SUR LES COMMERCES

Le Plan d’aménagement stratégique de la CCVE porte l’ambition de tisser un maillage commercial de proximité en favorisant le maintien et le renforcement de l’offre commerciale et de services au cœur des centres-villes et centres-bourgs. Deux des communes du territoire – Ballancourt et La Ferté-Alais – sont d’ailleurs engagées dans le dispositif gouvernemental « petites villes de demain » visant à améliorer la qualité de vie dans les petites centralités. La CCVE a également lancé avec succès l’opération « Les vitrines du Val d’Essonne ». Reposant essentiellement sur des outils numériques (site internet et application mobile), elle permet de mettre en valeur les commerces locaux. Elle propose aussi de nombreux bons plans. 190 commerces adhèrent gratuitement à ce service créé en 2021. Les commerçants souhaitant participer à l’opération trouveront à cette adresse toutes les informations pour s’inscrire : https://www.valessonne-vitrines.fr  Les consommateurs, eux, peuvent se connecter sur le site internet (https://www.valessonne-vitrines.fr/) ou télécharger l’application mobile « Vitrines du Val d’Essonne ». Ils y trouveront les commerçants participants, des bons plans ainsi que des opérations spéciales (chèques-cadeaux).

Zoom sur

LE CHIFFRE

3

Trois comme le nombre de sites classés Natura 2000 : les marais d’Itteville et de Fontenay-le-Vicomte, ceux des basses vallées de la Juine et de l’Essonne et les buttes gréseuses de l’Essonne.