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[En Essonne Réussir] Le Dourdannais maîtrise son avenir

Publié le 25 Août 2023
Le Dourdannais en Hurepoix veut se développer en tirant parti de sa proximité avec le cœur de la métropole francilienne tout en conservant son caractère rural, synonyme de qualité de vie.

Pour prendre la mesure du territoire de la communauté de communes du Dourdannais en Hurepoix (CCDH), quoi de mieux que de prendre un peu de hauteur ? Grimpons donc les marches creusées par le temps de la tour principale de la forteresse de Dourdan. Celle-ci se révèle comme un témoignage exceptionnellement bien conservé des grands châteaux forts construits par le roi Philippe-Auguste au XIIe siècle.

Au sommet, le regard aperçoit le sillon vert de la vallée de l’Orge. Avec un peu d’imagination, on devine aussi le damier formé par les différentes cultures de la plaine de Beauce. Plus près, se dresse la masse sombre de la magnifique forêt de 1 600 ha. Pour un peu, nez au vent, on sentirait l’odeur agréable des bolets poussant aux pieds moussus de ses chênes plus que centenaires.

CULTIVER LES ATOUTS ET LA RÉUSSITE DU TERRITOIRE

À la frontière de l’Essonne et de l’Eure-et-Loir, aux portes du parc naturel régional de la vallée de Chevreuse, la CCDH a conservé un caractère rural tout en étant proche du cœur de l’Île-de-France. Une situation plutôt avantageuse et à préserver dans l’avenir. « Il s’agit de cultiver les fondamentaux du territoire : la forêt, l’agriculture, le patrimoine bâti, les vallées, une forme d’art de vivre à la campagne, etc. Tout en captant les ressources de la métropole utiles au territoire, à ses habitants, à ses commerçants, à ses entrepreneurs », résument les auteurs du projet de territoire de la Communauté.

Avec une population de 26 000 habitants au dernier recensement (2019) et une densité de 183 habitants/km2, l’ensemble des 11 communes de l’intercommunalité a fait rempart à l’urbanisation. Il est vrai qu’en voiture, on est plus près de Chartres que de Paris ! Le territoire voit toutefois sa population s’étoffer par petites vagues successives. Pas question, évidemment, de couler du béton le long de l’Orge, mais le territoire doit produire 130 logements par an pour accueillir de nouvelles familles ou permettre le parcours résidentiel.

L’emploi local demeure une préoccupation pour l’intercommunalité. En effet, trop de ses habitants doivent s’en éloigner quotidiennement pour aller travailler dans la capitale ou dans les grands bassins d’activités plus au nord. En 2019, le territoire comptait 7 107 emplois pour 11 659 actifs employés résidant dans la zone. Son taux d’emploi local s’était même légèrement effrité passant de 62,1 en 2008 à 61 en 2019.

« L’augmentation du nombre d’actifs est plus importante que celle des emplois. Il nous faut améliorer ce taux. Avant la covid-19, nous avions un équilibre entre les créations et les radiations d’entreprises. Mais en 2022, nous avons enregistré seulement 217 créations d’entreprises pour 317 disparitions, note José Correia, maire de Corbreuse et vice-président de la CCDH chargé du développement économique. Les entreprises sont fragilisées. Notre volonté est d’accueillir de nouvelles entreprises, de construire des bassins de vie cohérents plus autonomes et d’apporter notre soutien au monde économique notamment en assurant le relais des informations sur les aides », poursuit José Correia.

La CCDH a créé un service développement économique avec la ferme volonté de valoriser le tissu d’entreprises, de développer l’écosystème et de l’animer. Un effet d’entraînement auquel concourent les plus gros employeurs du secteur, tels que Senior Calorstat (construction aéronautique), Shelton Antennas (équipements électroniques), Oray (écrans de projection) et MDS Distribution (logistique).

CONQUÊTE D’ESPACES ET LEVIERS D’ATTRACTIVITÉ

Comme beaucoup d’autres intercommunalités, la CCDH n’a plus guère de foncier à vocation économique disponible. L’extension de l’écoparc de Vaubesnard, sa dernière réalisation, ne tardera pas à être pleine. Bloquée par la loi Zéro artificialisation nette, l’intercommunalité, si elle veut accueillir de nouvelles entreprises, n’a guère de choix : le plus simple étant de réhabiliter des friches. « Il nous reste une friche entre Dourdan et Corbreuse. Un investisseur l’a achetée et a lancé les autorisations administratives. L’autre possibilité, c’est de requalifier les zones d’activités existantes, comme le prévoit le projet de territoire », précise José Correia.

Le territoire compte six parcs d’activités principalement implantés à Dourdan et, dans une moindre mesure, à Saint-Chéron, Roinville-sous-Dourdan et Corbreuse. Leur remplissage moyen de 83 % est insuffisant. La CCDH veut rendre ces parcs plus attractifs. Pour cela, elle veut les aménager, identifier leurs atouts et leurs faiblesses au regard des besoins des entreprises, accroître leur visibilité et améliorer leur desserte. En effet, la majorité des salariés employés dans ces parcs se rend au travail en voiture.

Pour permettre à des TPE ou des PME de prendre racine sur le territoire, la communauté de communes souhaite favoriser l’émergence de tiers-lieux. Un est déjà en cours de réalisation à Corbreuse. Il comprendra des locaux pour les entreprises, mais aussi des espaces pour d’autres activités ainsi qu’une offre de restauration. La collectivité compte, par ailleurs, cinq hôtels d’entreprises, mais, en revanche, pas de pépinière.

La CCDH veut aussi s’appuyer sur son attractivité paysagère et touristique. Ne dispose-t-elle pas d’un cadre naturel exceptionnel et d’un patrimoine historique intéressant ? Outre un maintien, voire une diversification des activités agricoles (gages de la sauvegarde du caractère rural du territoire), la CCDH veut aussi développer l’offre d’hébergement. Elle est jugée encore trop limitée même si un beau projet d’hôtellerie de luxe pourrait voir le jour dans le cadre somptueux du château du Marais (Val-Saint-Germain).

Un article de Patrick Désavie

 

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UN GUIDE INTERCOMMUNAUTAIRE DES PRODUCTIONS LOCALES

Les synergies avec les territoires voisins constituent un des socles sur lesquels la communauté de communes du Dourdannais en Hurepoix veut se reposer pour stimuler son économie. Ainsi, elle s’est associée avec deux autres intercommunalités riveraines (la communauté d’agglomération de l’Étampois Sud-Essonne et la communauté de communes entre Juine et Renarde) pour valoriser les agriculteurs et producteurs en publiant un guide de leurs produits. Cet ouvrage permet de découvrir les productions des trois terroirs et de connaître les lieux de vente. Certains de ces producteurs pratiquent la vente directe sur leur exploitation, alors que d’autres sont présents sur les marchés ou dans des magasins.

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CARTES CADEAUX POUR SOUTENIR LE COMMERCE LOCAL

La communauté de communes du Dourdannais en Hurepoix a entrepris une action forte en faveur du commerce de proximité en lançant la carte cadeau « Petits commerces dourdannais » valable uniquement dans les magasins du territoire. De différents montants (20, 50, 100 ou 150 €), ces cartes cadeaux sont utilisables pendant un an, en une ou plusieurs fois. Elles sont commercialisées auprès des habitants, mais aussi des entreprises qui veulent récompenser leurs salariés tout en soutenant les commerçants et artisans de leur environnement. Les collectivités territoriales peuvent également en acquérir. Les commerçants souhaitant encaisser ces cartes doivent s’inscrire à l’adresse suivante : https://app.petitscommerces.fr/register. Les acheteurs, eux, peuvent se connecter sur le site Internet de l’opération (https://www.petitscommerces.fr/dourdannais). À cette adresse, ils trouveront également une carte où figurent les commerçants et artisans participants.

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Zoom sur

LE CHIFFRE

24,4 %

C’est le pourcentage des personnes âgées de 60 ans et plus dans la population du territoire selon le dernier recensement (2019). Il n’était que de 20,4 en 2008 et de 22,3 % en 2013.