Lorsque Jean-Philippe Jardin reprend en 2006 Handicall, un centre d’appel adapté de 15 salariés en redressement judiciaire à Bordeaux, le repreneur est officiellement à la retraite et il ne connaît rien au handicap. « C’était un multientrepreneur avec une vraie vision sociale qui voulait que l’humain fasse la différence » lui rend aujourd’hui hommage sa fille Anna Jardin Lévêque.
Présente dès le début de l’aventure, elle est désormais seule à la tête de 330 salariés répartis sur cinq sites (Bordeaux, Tours, Chartres, Lyon et au siège social à Étampes), dont 75 % sont en situation de handicap. « Nous employons des personnes en reconversion, exclues du monde du travail, car ils ne pouvaient plus exercer leur précédent métier à cause d’une inaptitude », explique la dirigeante. Et d’ajouter : « À l’arrivée de chaque collaborateur, on le forme, on écoute ses besoins pour adapter son poste de travail avec des ergonomes. On privilégie son savoir-être en accompagnant sa montée en compétences. »
Une aventure familiale
Le chiffre d’affaires de 8 M€ en 2022 prouve que l’approche différenciante de Handicall séduit autant en interne que ses clients. « Je suis fière du label Lucie 26 000 (montrant qu’une société a mis en place une démarche réussie en matière de responsabilité sociétale) obtenu en 2021, de notre impact social, mais aussi de notre contribution à lutter contre les discriminations. » Un atout qui a convaincu son fils Jules, 23 ans, à rejoindre l’entreprise familiale.
Auteur: Laurence Amette