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[En Essonne Réussir] Floating Genes révolutionne le diagnostic du cancer

Publié le 06 Octobre 2023
Dipanwita Biswas a développé une technologie moléculaire pour détecter précocement, sur un échantillon sanguin, les gènes contenant des mutations déterminantes pour le cancer.

Petite, en Inde, elle rêvait de « résoudre des problèmes dans le domaine de la santé ». Après un doctorat de biologie moléculaire, un travail de post-doctorante dans un laboratoire académique, puis un poste de directrice dans un laboratoire de l’industrie pharmaceutique, Dipanwita Biswas quitte son emploi de salariée en 2020 pour intégrer le programme Shaker de Genopole. « Je voulais me consacrer à un projet innovant ayant un impact sociétal » explique la chercheuse essonnienne. Elle a conceptualisé une technique permettant de sélectionner parmi les gènes sains, le signal du gène muté qui indique la présence d’un cancer. L’objectif est de l’amplifier pour le rendre plus clair afin de faciliter le diagnostic et le dépistage. Et ce, à partir d’une simple prise de sang.

La recherche d'un partenaire

« J’avais envie de créer ma propre entreprise seule au départ, mais j’ai cherché un associé pouvant m’apporter une complémentarité, notamment dans la partie business. » Début 2021, elle rencontre Gabriel Lerebours, un biologiste de formation qui termine le programme d’accompagnement à l’entrepreneuriat Entrepreneur First. Ensemble, ils brevettent leur innovation et fondent, en octobre 2021, Floating Genes.  « Pour le moment, nous nous concentrons sur la détection du cancer du pancréas à des stades plus précoces. Actuellement décelé trop tardivement (au stade III), il sera l’une des principales causes de décès dans les pays développés en 2030. Nous travaillons sur des échantillons cliniques grâce à un partenariat avec l’Institut Gustave Roussy à Villejuif. » Mais leur technologie, unique en Europe, pourrait s’appliquer plus tard aux cancers colorectaux ou du poumon et servir également au suivi des patients pour mesurer leur réponse aux traitements. « Et d’ici trois à quatre ans, nous ambitionnons de proposer notre solution de diagnostic in-vitro sur le marché » révèle Dipanwita Biswas.

Un investissement récompensé 

En devenant cheffe d’entreprise d’une start-up, la chercheuse avoue ressentir « une responsabilité supplémentaire et encore plus de pression ». Elle est donc d’autant plus fière d’avoir reçu en décembre le trophée Créatrices d’Avenir qui récompense une Francilienne ayant créé une structure s’inscrivant dans une démarche innovante. Elle a par ailleurs été sélectionnée au printemps pour le programme européen Women TechEU qui accompagne les entreprises européennes innovantes de haute technologie fondées par des femmes.

 

Auteur: Laurence Amette