[En Essonne Réussir] Liragif invite à comprendre le monde par la littérature

Ils se définissent comme des « résistants ». Des défenseurs du livre papier qui permet « de poser les choses, de réfléchir, de ne pas être passif et assailli par les écrans et les infos qui arrivent de toutes parts ». Ils militent, au contraire, pour la promotion du « choix actif » d’acheter un ouvrage afin « d’accéder à une autre connaissance ».

Hélène Pourquié, ancienne journaliste et traductrice d’italien de 65 ans, et Pierre Morize, docteur en biologie, muséographe et auteur de documentaires de trois ans son aîné, sont amis depuis les années 1980 et ils partagent une passion dévorante pour la littérature. « En 2006, nous étions tous les deux employés de Lirabur, la librairie de Michel Sakarovitch à Bures-sur-Yvette quand il a souhaité lancer Liragif, une autre librairie à Gif-sur-Yvette dans les anciennes écuries du château de l’Ermitage. Et quand il a décidé de se retirer en 2008, nous avons repris le bail de location proposé par la mairie », raconte Hélène Pourquié.

35 000 ouvrages

Au fil des années, le duo multiplie les ventes et les projets. Si bien que la première boutique de 120 m2 devient trop petite. En 2017, la municipalité leur propose d’occuper l’ancienne maison de la presse de l’autre côté de la même rue, à condition de poursuivre l’activité journaux. Ils en profitent pour y exposer leurs rayons pratique, voyage et nature. Et en fin d’année dernière, ils ouvrent une troisième librairie, Lagiraf, sur le plateau de Saclay, au cœur du quartier de Moulon en plein développement.

« Notre commerce est particulier car les libraires ne choisissent pas le prix de leurs produits et donc les faibles marges ne permettent pas d’avoir un loyer trop important, relate Hélène Pourquié qui gère désormais dix salariés. Mais nous avons été aidés par le Centre national du livre, la Région et l’Association des librairies indépendantes de l’Essonne. » Pour nous aider à mieux comprendre le monde, en plus de leurs 35 000 livres, les deux gérants offrent également des rencontres avec des écrivains, des conférences, des lectures de contes pour enfants et des balades causerie autour du bassin de retenue de Bures-sur-Yvette.

Ils sont à l’initiative de la création du festival VO/VF. Cette manifestation originale, qui se tient depuis 2013 chaque premier week-end d’octobre, est entièrement dédiée aux traducteurs « pour mettre dans la lumière ceux qui connaissent le mieux les auteurs étrangers et qui sont leurs premiers lecteurs ».

Auteur: Laurence Amette